En 2014, nous retrouvons encore plus de 70 pays où les personnes homosexuelles se trouvent dans une situation de réel danger (1). De ces pays, Une dizaine de ces pays traite l’homosexualité comme un crime punissable, soit par la prison à perpétuité, ou par la peine de mort. Depuis 1991, l’orientation sexuelle est reconnue comme un motif de persécution valable pour une demande de statut réfugié (2).C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, plusieurs demandes d’émigration et de statuts de réfugiés en provenance de ces pays sont traitées au Canada.
Actuellement, on constate une modification, ou plutôt une multiplication des identités LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres) due notamment à «l’accélération de la migration, de la création et du renforcement des diasporas et de l’intensification de la diversité ethnoculturelle des centres urbains» (3). À Montréal, par exemple, nous retrouvons de nouvelles formes d’organisations et d’identités locales dans les communautés LGBT. Parmi celles-ci nous pouvons citer, «Au-delà de l’Arc-En-Ciel» pour les hispanophones, «Arc-En-Ciel d’Afrique» pour les afro-caribéens, «Helem Montréal» pour les communautés magrébines et le «Club Long Yang Montréal» pour les asiatiques. À Toronto, on retrouve également de nouvelles formes d’identités ethnoculturelles au sein des groupes LGBT. Selon une étude menée sur les organismes LGBT de cette métropole entre 2002 et 2003, 24 de ces organismes se basaient sur l’ethnicité de leurs membres alors que 11 se basaient sur la religion (4). Ces proportions correspondaient respectivement à 13,7% et 6,3% de tous les organismes LGBT.
Malheureusement, la discrimination de l’identité sexuelle et de l’orientation sexuelle sont encore des phénomènes présents dans notre société, tout comme la discrimination raciale. À ce sujet, selon Statistiques Canada, la discrimination raciale se trouve au premier rang des causes des crimes haineux au Canada, suivie de la discrimination ethnique et finalement de la discrimination sexuelle (5). Cette ségrégation face aux différentes ethnies est présente autant chez les hétérosexuels que chez les homosexuels et les bisexuels. C’est pourquoi, poussés par un besoin d’association et de reconnaissance, de nouveaux espaces sociaux sont créés par les minorités socialement exclues. Ces modifications dans la communauté LGBT mènent à une complexe remise en question des normes et des pratiques au sein des communautés LGBT et des communautés ethnoculturelles, mais également au sein des diasporas (6). Ces groupes racialisés «visent à transformer les mœurs, les normes et les valeurs sociales tant localement que dans la diaspora et dans les communautés d’immigrants» (7).
Alors que la communauté immigrante peut jouir pleinement de ses droits et que le Canada s’efforce de bannir toute forme de discrimination par ses politiques et ses lois, la situation diffère dans certains pays. Le 24 février dernier, l’Ouganda a mis en vigueur une nouvelle loi anti-homosexuelle dans le pays. Dans ce pays, toutes personnes ayant des comportements homosexuels sont passibles d’emprisonnement à vie. C’est d’ailleurs le cas dans 78 autres pays dans le monde (8). La nouvelle loi «durcie la répression de l’homosexualité» puisqu’elle «interdit notamment toute «promotion» de l'homosexualité et rend obligatoire la dénonciation de quiconque s'affichant homosexuel(le)» (9). La peine de mort sera également passible pour toute forme de récidive, de relation avec des mineurs ou de relation par un porteur du virus du sida (10). Les conséquences d’une telle loi pourraient être graves pour l’Ouganda dans l’optique des sommes investies au pays par la communauté internationale. Les États-Unis menacent de suspendre l’aide financière de 484 millions de dollars versés annuellement et les Pays-Bas ont gelé leur aide financière de 7 millions d’euros (11) (12).
Nous pouvons également se questionner sur ce qu’il adviendra des personnes et des organisations qui fournissent des soins de santé ou des services juridiques aux personnes LGBT. Qu’en est-il, également, de l’avenir des ONG qui protègent la santé et les droits sexuels et luttent contre la discrimination et de l’avenir des communautés LGBT dans ces pays ?
Marie-Pier Grenier
Actuellement, on constate une modification, ou plutôt une multiplication des identités LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres) due notamment à «l’accélération de la migration, de la création et du renforcement des diasporas et de l’intensification de la diversité ethnoculturelle des centres urbains» (3). À Montréal, par exemple, nous retrouvons de nouvelles formes d’organisations et d’identités locales dans les communautés LGBT. Parmi celles-ci nous pouvons citer, «Au-delà de l’Arc-En-Ciel» pour les hispanophones, «Arc-En-Ciel d’Afrique» pour les afro-caribéens, «Helem Montréal» pour les communautés magrébines et le «Club Long Yang Montréal» pour les asiatiques. À Toronto, on retrouve également de nouvelles formes d’identités ethnoculturelles au sein des groupes LGBT. Selon une étude menée sur les organismes LGBT de cette métropole entre 2002 et 2003, 24 de ces organismes se basaient sur l’ethnicité de leurs membres alors que 11 se basaient sur la religion (4). Ces proportions correspondaient respectivement à 13,7% et 6,3% de tous les organismes LGBT.
Malheureusement, la discrimination de l’identité sexuelle et de l’orientation sexuelle sont encore des phénomènes présents dans notre société, tout comme la discrimination raciale. À ce sujet, selon Statistiques Canada, la discrimination raciale se trouve au premier rang des causes des crimes haineux au Canada, suivie de la discrimination ethnique et finalement de la discrimination sexuelle (5). Cette ségrégation face aux différentes ethnies est présente autant chez les hétérosexuels que chez les homosexuels et les bisexuels. C’est pourquoi, poussés par un besoin d’association et de reconnaissance, de nouveaux espaces sociaux sont créés par les minorités socialement exclues. Ces modifications dans la communauté LGBT mènent à une complexe remise en question des normes et des pratiques au sein des communautés LGBT et des communautés ethnoculturelles, mais également au sein des diasporas (6). Ces groupes racialisés «visent à transformer les mœurs, les normes et les valeurs sociales tant localement que dans la diaspora et dans les communautés d’immigrants» (7).
Alors que la communauté immigrante peut jouir pleinement de ses droits et que le Canada s’efforce de bannir toute forme de discrimination par ses politiques et ses lois, la situation diffère dans certains pays. Le 24 février dernier, l’Ouganda a mis en vigueur une nouvelle loi anti-homosexuelle dans le pays. Dans ce pays, toutes personnes ayant des comportements homosexuels sont passibles d’emprisonnement à vie. C’est d’ailleurs le cas dans 78 autres pays dans le monde (8). La nouvelle loi «durcie la répression de l’homosexualité» puisqu’elle «interdit notamment toute «promotion» de l'homosexualité et rend obligatoire la dénonciation de quiconque s'affichant homosexuel(le)» (9). La peine de mort sera également passible pour toute forme de récidive, de relation avec des mineurs ou de relation par un porteur du virus du sida (10). Les conséquences d’une telle loi pourraient être graves pour l’Ouganda dans l’optique des sommes investies au pays par la communauté internationale. Les États-Unis menacent de suspendre l’aide financière de 484 millions de dollars versés annuellement et les Pays-Bas ont gelé leur aide financière de 7 millions d’euros (11) (12).
Nous pouvons également se questionner sur ce qu’il adviendra des personnes et des organisations qui fournissent des soins de santé ou des services juridiques aux personnes LGBT. Qu’en est-il, également, de l’avenir des ONG qui protègent la santé et les droits sexuels et luttent contre la discrimination et de l’avenir des communautés LGBT dans ces pays ?
Marie-Pier Grenier