Tout d’abord, il est important de définir ce qu’on entend par « multiculturalisme ». Le dictionnaire Larousse définit ce terme comme suit :
- « Coexistence de plusieurs cultures, souvent encouragée par une politique volontariste. »[3]
Au Canada, c’est en 1988 qu’est adopté la Loi sur le multiculturalisme canadien. Cette nouvelle législation vient renforcer la disposition de l’article 27 de la Charte canadienne des droits et liberté de 1982 qui établissait déjà que :
- « Toute interprétation de la présente charte doit concorder avec l'objectif de promouvoir le maintien et la valorisation du patrimoine multiculturel des Canadiens. »[4]
Lorsque l'on se réfère aux politiques de multiculturalisme au Canada, c’est donc à ces deux éléments de droit auxquelles on se réfère. La loi sur le multiculturalisme canadien prévoit en autre l’égalité des chances peu importe les origines, la promotion de la diversité culturelles, l’assistance aux minorités et même la création d’un comité du multiculturalisme pour adresser toutes questions relatives à ce sujet. Donc, dès la fin des années 80, il est clair que le Canada souhaite permettre l’intégration de nouveaux arrivants au sein de sa population.
Est-ce que cette politique a portée fruit ? C’est ce que nous allons voir. Il faut d’abord s’attardé à la situation avant l’entrée en vigueur des deux législations mentionnées ci-haut.
En 1981, le nombre de personnes vivant au Canada et étant né à l’étranger se chiffre à 3 867 000 pour une proportion d’environ 16% de la population totale[5]. Trente ans plus tard, le portait continue d’évoluer. En 2011, les canadiens nées à l’étranger sont au nombre de 6 775 800, soit un peu plus de 20% de la population[6]. Ceci ne prend pas compte des immigrants de deuxième générations qui étaient, en 2011, au nombre de 5 702 700 et représentait un peu plus de 17% de la population[7]. Donc, le Canada a réussi a attiré un grand nombre de migrants pendant ces trois décennies d’une part, et il a bénéficié d’un fort taux de rétention, grâce fort possiblement à un climat d’accueil propice, qui s’est suivi de la création de nouvelles familles au pays et la naissance de millions de citoyens canadien qui peuvent être considéré d’immigrant de deuxième génération. Le portait global ? En 2011, 38% des citoyens Canadien sont soit né à l’extérieur du pays ou au moins un de leur parent rempli cette condition. Il s’agit du plus haut taux dans le G8[8].
Depuis 1988, le Canada a continué de renforcer ses lois pour favoriser une intégration toujours plus aisée des nouveaux arrivants. C’est ainsi que, en 1996, la Loi sur la Fondation canadienne des relations raciales a été promulguée établissant la création de la fondation du même nom. Cette fondation a comme mission de :
- La Fondation s'est engagée à favoriser la compréhension des causes et des manifestations passées et actuelles du racisme et à recommander des approches pour éliminer le racisme et renforcer l'identité canadienne en ce qui a trait aux principes d'égalité des chances, d'équité, de justice et de dignité humaine. Par l'entremise de son centre d'échange d'information et des initiatives qu'elle entreprend, la Fondation contribuera à l'orientation des politiques nationales et des débats publics. Elle stimulera la discussion et la recherche sur le racisme en vue de faire progresser l'identité canadienne en ce qui a trait aux principes d'égalité des chances, d'équité, de justice et de dignité humaine[9].
Cet ajout aux instruments de droit canadien, tout comme la Politique sur l’équité en emploi de 1999, démontre qu’une législation appropriée, prônant le multiculturalisme, permet, comme en témoigne la croissance de l’immigration au Canada, de créer un milieu accueillant et favorisant l’intégration.
Aujourd’hui, le Canada est un des pays ayant une des plus grandes richesses culturelles dans le monde. En effet, Statistique Canada recense en 2011 plus de 200 origines ethniques différentes dont 13 se chiffrant à plus d’un million d’individu[10]. Lorsque l'on regarde à la liste des célébrations et festivals de Bonjour Québec pour la ville de Montréal[11], la pléiade événements visant à promouvoir des cultures étrangères atteste la réussite de l’acceptation de ces communautés au sein de la population :
- Carifiesta, Festival International Nuits d'Afrique, Défilé Saint-Patrick de Montréal, Vues d'Afrique - Festival international de cinéma , Festival Accès Asie, Festival TransAmériques, Les Week-ends du monde au parc Jean-Drapeau, Festival International Nuits d'Afrique, Festival Présence autochtone, La Flamme Hellénique - Panigiri Evangelismos, Haïti en folie, Festival de la Semaine italienne de Montréal, Festival Orientalys, Festival international reggae de Montréal, Festival écossais de Montréal, Festival International du Film Black de Montréal, Festival du Monde Arabe de Montréal, Festival du Film Brésilien de Montréal
À la lumière de ce regard sur la politique du multiculturalisme au Canada, on observe que depuis la mise en place de celle-ci, le Canada à continuer de se diversifier de façon massive et le nombre de personne souhaitant s’y installer continue de grimper. Il s’agit donc d’un modèle concluant que d’autres nations auraient peut-être avantage à imiter.
Nicolas Marcotte