Les mouvements diasporiques évoquaient auparavant « l’exil et l’exclusion de peuples sans attaches »[1] tout en étant habituellement associés à des déplacements de populations suite à des événements tragiques, des guerres, des problèmes sociopolitiques (comme les diasporas arménienne, palestinienne et vietnamienne), des raisons économiques (comme les diasporas indienne, irlandaise et libanaise), etc. [2]. De manière générale, elle était restreinte à quelques pays d'accueil, souvent dans un espace historiquement marqué par le colonialisme[3].
De nos jours, ces diasporas sont fortement influencées par le processus constamment évolutif de la mondialisation, qui est caractérisée comme « l'aboutissement de l'internationalisation à un stade de développement où les barrières s'estompent ou, sinon, apparaissent proches, accessibles, faisant communiquer des réseaux, des solidarités et où les interdépendances vont croissantes » [4]. En effet, cette ouverture contemporaine des frontières entraîne plusieurs impacts et enjeux territoriaux considérables au niveau de la géographie mondiale et augmente de ce fait le nombre de flux migratoires[5]. D’ailleurs, le début des années 1980 a vu le jour d’une nouvelle donne migratoire, provenant de zones géographiques jusqu’alors peu présentes au sein des mouvements de population, soit l’Asie orientale et centrale, l’Europe de l'Est et l’Afrique centrale[6]. À titre d’exemple, la diaspora chinoise est maintenant évaluée à environ 40 millions de personnes à l’étranger[7]. La carte du monde à gauche illustre très bien ce phénomène.
Qui plus est, il importe de mentionner qu’à l’heure actuelle, ces flux ont dorénavant un sens plus positif en ayant pris davantage une valeur symbolique et politique liée aux revendications identitaires transnationales, alors que les peuples désormais éparpillés désirent affirmer leur unicité et leur présence sur la scène internationale[8]. On peut donc y affirmer que le phénomène actuel de mondialisation « capture le phénomène d’intégration planétaire » [9]. Les diasporas, qui ont généralement toujours été actives quant à l’entretien des liens avec leur patrie, ont d’ailleurs pu renforcer ce lien tissé avec leurs pays d’origine grâce à ce processus de planétarisation. D’ailleurs, selon Léonel Matar, ces différentes diasporas sont « des acteurs dont l’organisation est parfaitement adaptée aux conditions de la globalisation »[10]. En effet, plusieurs éléments leur confèrent un champ d’action important, dont la dispersion des ethnies partout autour du globe et leur niveau de compétences socioculturelles. Il ne faut également pas oublier le développement des moyens de transport et de télécommunication[11]qui augmente la rapidité de transmission et de déplacement tout en réduisant les coûts, ce qui facilite la mobilité des biens et des personnes et réduit de ce fait les contraintes spatiotemporelles[12].
Une autre des spécificités de la diasporisation est que leur stratégie d’action, que ce soit au niveau culturel, social, politique ou économique s’effectue souvent en dehors des cadres étatiques, leur offrant ainsi un avantage considérable comparativement aux « acteurs enfermés dans une logique nationale »[13]. Ainsi, l’originalité de cette nouvelle forme de migration et transaction transnationale, qui associe deux espaces nationaux éloignés l’un de l’autre, est évaluée en termes de flux financiers, mais également et surtout, en termes de relations entre individus, ce qui est très significatif de la mondialisation [14]. En effet, elle est caractérisée par « des formes multiples et perméables d’identification qui défient la capacité des États à prétendre à des allégeances non partagées et à forger des identités sociales ancrées au territoire national […] [ainsi qu’une] multiplication des opportunités et des supports dont disposent les migrants qui leur permettent de maintenir des liens intenses à distance, et ce, même lorsque leur capital culturel n’est pas élevé »[15]. Il importe de mentionner que ce type de migration mondialisé contribue également au développement et rapprochement de différentes cultures par le biais du métissage au sein des pays d’accueil [16].
Selon Rosita Fibbi et Jean-Baptiste Meyer, cette nouvelle diasporisation, qui contribue à renforcer les liens transnationaux, vient quelque peu brouiller les repères traditionnels qu’offraient les théories de la dépendance ou du système-monde au niveau du centre et de la périphérie dans la mesure où l’interdépendance est davantage intériorisée et s’effectue entre les individus au-delà des frontières nationales[17]. On peut donc se questionner à savoir si la diaspora mondialisée serait un exemple concret permettant de confirmer la théorie existante du transnationalisme?
Catherine Rioux
De nos jours, ces diasporas sont fortement influencées par le processus constamment évolutif de la mondialisation, qui est caractérisée comme « l'aboutissement de l'internationalisation à un stade de développement où les barrières s'estompent ou, sinon, apparaissent proches, accessibles, faisant communiquer des réseaux, des solidarités et où les interdépendances vont croissantes » [4]. En effet, cette ouverture contemporaine des frontières entraîne plusieurs impacts et enjeux territoriaux considérables au niveau de la géographie mondiale et augmente de ce fait le nombre de flux migratoires[5]. D’ailleurs, le début des années 1980 a vu le jour d’une nouvelle donne migratoire, provenant de zones géographiques jusqu’alors peu présentes au sein des mouvements de population, soit l’Asie orientale et centrale, l’Europe de l'Est et l’Afrique centrale[6]. À titre d’exemple, la diaspora chinoise est maintenant évaluée à environ 40 millions de personnes à l’étranger[7]. La carte du monde à gauche illustre très bien ce phénomène.
Qui plus est, il importe de mentionner qu’à l’heure actuelle, ces flux ont dorénavant un sens plus positif en ayant pris davantage une valeur symbolique et politique liée aux revendications identitaires transnationales, alors que les peuples désormais éparpillés désirent affirmer leur unicité et leur présence sur la scène internationale[8]. On peut donc y affirmer que le phénomène actuel de mondialisation « capture le phénomène d’intégration planétaire » [9]. Les diasporas, qui ont généralement toujours été actives quant à l’entretien des liens avec leur patrie, ont d’ailleurs pu renforcer ce lien tissé avec leurs pays d’origine grâce à ce processus de planétarisation. D’ailleurs, selon Léonel Matar, ces différentes diasporas sont « des acteurs dont l’organisation est parfaitement adaptée aux conditions de la globalisation »[10]. En effet, plusieurs éléments leur confèrent un champ d’action important, dont la dispersion des ethnies partout autour du globe et leur niveau de compétences socioculturelles. Il ne faut également pas oublier le développement des moyens de transport et de télécommunication[11]qui augmente la rapidité de transmission et de déplacement tout en réduisant les coûts, ce qui facilite la mobilité des biens et des personnes et réduit de ce fait les contraintes spatiotemporelles[12].
Une autre des spécificités de la diasporisation est que leur stratégie d’action, que ce soit au niveau culturel, social, politique ou économique s’effectue souvent en dehors des cadres étatiques, leur offrant ainsi un avantage considérable comparativement aux « acteurs enfermés dans une logique nationale »[13]. Ainsi, l’originalité de cette nouvelle forme de migration et transaction transnationale, qui associe deux espaces nationaux éloignés l’un de l’autre, est évaluée en termes de flux financiers, mais également et surtout, en termes de relations entre individus, ce qui est très significatif de la mondialisation [14]. En effet, elle est caractérisée par « des formes multiples et perméables d’identification qui défient la capacité des États à prétendre à des allégeances non partagées et à forger des identités sociales ancrées au territoire national […] [ainsi qu’une] multiplication des opportunités et des supports dont disposent les migrants qui leur permettent de maintenir des liens intenses à distance, et ce, même lorsque leur capital culturel n’est pas élevé »[15]. Il importe de mentionner que ce type de migration mondialisé contribue également au développement et rapprochement de différentes cultures par le biais du métissage au sein des pays d’accueil [16].
Selon Rosita Fibbi et Jean-Baptiste Meyer, cette nouvelle diasporisation, qui contribue à renforcer les liens transnationaux, vient quelque peu brouiller les repères traditionnels qu’offraient les théories de la dépendance ou du système-monde au niveau du centre et de la périphérie dans la mesure où l’interdépendance est davantage intériorisée et s’effectue entre les individus au-delà des frontières nationales[17]. On peut donc se questionner à savoir si la diaspora mondialisée serait un exemple concret permettant de confirmer la théorie existante du transnationalisme?
Catherine Rioux