Si l’économie capitaliste a toujours été présente de manières différentes et parfois contestées dans les sociétés musulmanes, il y a eu un changement marqué dans la relation entre l’Islam et le capitalisme économique dans la dernière décennie.[1] De cette jonction renouvelée entre la consommation capitaliste et les croyances musulmanes, s’est développée une industrie de la culture islamique.[2] Dans de nombreux pays où la diaspora islamique est présente, ce sont développés de nouveaux produits répondant aux besoins spécifiques de cette population dans différents secteurs d’affaires.[3] Le marché mondial de la mode islamique en est un particulièrement important. De l’Indonésie aux États-Unis, ce marché est estimé à 96 milliards de dollars américains.[4] Ce segment de la mode, appelé « modest fashion segment », ne cesse de s’accroître. Le présent billet dressera un portrait de ce nouveau segment de marché exploité par et pour la diaspora islamique aux États-Unis.
La population américaine musulmane a progressé rapidement dans les dernières décennies et les estimations actuelles varient de 2 à 7 millions de personnes.[5] Cette diaspora représente donc un marché significatif dont les besoins ne semblaient pas satisfaits par l’offre vestimentaire américaine. Ce sont des femmes de la diaspora musulmane américaine, désirant concilier leur identité américaine et leurs croyances religieuses, qui ont mis sur pied des entreprises offrant des vêtements adaptés à cette diaspora féminine.[6] Cette nouvelle mode islamique permet d’allier fashion sens et respect des sensibilités religieuses musulmanes qui dictent un habillement plus prude et modeste que le style occidental habituel.
Selon la co-fondatrice de Simply Zeena, un leader américain de la mode islamique féminine, ces produits renforcent l’autonomisation des femmes musulmanes aux États-Unis en leur permettant de participer activement au développement de leur communauté.[7] Les vêtements modernes et modestes permettent à un nombre important de femmes musulmanes de s’affirmer dans toute la dualité de leur identité culturelle. Ces dernières disposent désormais de vêtements adaptés pour pratiquer des activités sportives comme l’entraînement en salle, le jogging extérieur, la natation, mais aussi de vêtements islamiques professionnels modernes qui leur permettent de mieux intégrer le marché du travail et gravir les échelons professionnels.[8]
Conscientisées par les enjeux vécus par leur diaspora, plusieurs musulmanes impliquées dans le monde de la mode islamique ont mis sur pied des organisations ou des événements afin de soutenir et favoriser l’émancipation de la diaspora musulmane dans ce segment de marché encore très marginalisé dans l’industrie de la mode: USA Islamic Fashion Week, American Muslim Designers Association, Fashion Fighting Famine (FFF).
Particulièrement sensibilisée par la place de la diaspora féminine musulmane dans leur société d’accueil, cette dernière organisation à but non lucratif vise à offrir une sphère privilégiée pour les jeunes femmes musulmanes désirant développer leurs ambitions créatrices et développer leur talent. Le FFF sert aussi de plateforme de promotion pour les designers de la diaspora islamique afin de favoriser l’entrepreneuriat chez ces artistes. Le soutien que l’organisation offre à ces designers émergents a aussi pour but de favoriser l’engagement de la diaspora musulmane dans les arts et la culture. En présentant des modèles de tous âges et de toutes origines, le FFF désire diversifier le standard de définition de beauté au sein de la société américaine et ultimement influencer les standards de l’industrie de la mode.[9] À travers le développement de ce segment de marché de la mode vestimentaire, la diaspora musulmane désire répondre à un besoin de sa communauté, mais aussi favoriser son émancipation et améliorer la participation de ses membres à leur milieu social, artistique, communautaire et professionnel.
Si la mode islamique se développe beaucoup aux États-Unis, et ailleurs dans le monde, elle n’est pas la seule. La mode africaine est aussi en grand essor et très impliquée envers les femmes sur le continent africain sub-saharien.[10] La mode peut-elle donc être un vecteur favorisant l’émancipation et la participation des diasporas féminines dans leurs sociétés d’accueil?
Christine L'Heureux
La population américaine musulmane a progressé rapidement dans les dernières décennies et les estimations actuelles varient de 2 à 7 millions de personnes.[5] Cette diaspora représente donc un marché significatif dont les besoins ne semblaient pas satisfaits par l’offre vestimentaire américaine. Ce sont des femmes de la diaspora musulmane américaine, désirant concilier leur identité américaine et leurs croyances religieuses, qui ont mis sur pied des entreprises offrant des vêtements adaptés à cette diaspora féminine.[6] Cette nouvelle mode islamique permet d’allier fashion sens et respect des sensibilités religieuses musulmanes qui dictent un habillement plus prude et modeste que le style occidental habituel.
Selon la co-fondatrice de Simply Zeena, un leader américain de la mode islamique féminine, ces produits renforcent l’autonomisation des femmes musulmanes aux États-Unis en leur permettant de participer activement au développement de leur communauté.[7] Les vêtements modernes et modestes permettent à un nombre important de femmes musulmanes de s’affirmer dans toute la dualité de leur identité culturelle. Ces dernières disposent désormais de vêtements adaptés pour pratiquer des activités sportives comme l’entraînement en salle, le jogging extérieur, la natation, mais aussi de vêtements islamiques professionnels modernes qui leur permettent de mieux intégrer le marché du travail et gravir les échelons professionnels.[8]
Conscientisées par les enjeux vécus par leur diaspora, plusieurs musulmanes impliquées dans le monde de la mode islamique ont mis sur pied des organisations ou des événements afin de soutenir et favoriser l’émancipation de la diaspora musulmane dans ce segment de marché encore très marginalisé dans l’industrie de la mode: USA Islamic Fashion Week, American Muslim Designers Association, Fashion Fighting Famine (FFF).
Particulièrement sensibilisée par la place de la diaspora féminine musulmane dans leur société d’accueil, cette dernière organisation à but non lucratif vise à offrir une sphère privilégiée pour les jeunes femmes musulmanes désirant développer leurs ambitions créatrices et développer leur talent. Le FFF sert aussi de plateforme de promotion pour les designers de la diaspora islamique afin de favoriser l’entrepreneuriat chez ces artistes. Le soutien que l’organisation offre à ces designers émergents a aussi pour but de favoriser l’engagement de la diaspora musulmane dans les arts et la culture. En présentant des modèles de tous âges et de toutes origines, le FFF désire diversifier le standard de définition de beauté au sein de la société américaine et ultimement influencer les standards de l’industrie de la mode.[9] À travers le développement de ce segment de marché de la mode vestimentaire, la diaspora musulmane désire répondre à un besoin de sa communauté, mais aussi favoriser son émancipation et améliorer la participation de ses membres à leur milieu social, artistique, communautaire et professionnel.
Si la mode islamique se développe beaucoup aux États-Unis, et ailleurs dans le monde, elle n’est pas la seule. La mode africaine est aussi en grand essor et très impliquée envers les femmes sur le continent africain sub-saharien.[10] La mode peut-elle donc être un vecteur favorisant l’émancipation et la participation des diasporas féminines dans leurs sociétés d’accueil?
Christine L'Heureux